Témoignage H. de Montalembert

« On se rend compte que la vue n'est pas une perception, mais une création ou un choix de notre cerveau, explique-t-il. Certaines personnes voient certaines choses que d'autres ne voient pas. Certains ont une sensibilité que d'autres n'ont pas et regardent plus intensément ce qui les entoure. Tout dépend de ce que vous voulez voir et ce que vous ne voulez pas voir. Cette création d'images a continué à fonctionner même lorsque je suis devenu aveugle car mon imagerie n'avait pas cessé de créer. » Hugues de Montalembert vit aujourd'hui à Paris et est devenu journaliste-écrivain et réalisateur de films. Il est l'auteur d'Éclipse (1985) et plus récemment d'Invisible (2010).


"Il faut comprendre, comprendre une fois pour toutes qu'être aveugle, c'est être visionnaire. J'absorbe des milliards de signes qui, à ma propre surprise, forment une image. Je n'ai rien vu : ni la côte du Portugal, ni les grands bateaux de fer, ni même le visage de Valouchka. Je pourrais, pourtant, les décrire minutieusement.
Aucune imposture de ma part. Je suis, par les circonstances, acculé à créer des visions, des paysages intérieurs. Mon regard, désormais, ne rencontre plus de limite. C'est pourquoi, avec ironie et une certaine horreur, je dis à qui me le demande que je vois à perte de vue."

Ce que dit ici Hugues de Montalembert – ce chemin de nuit, cette reconquête du monde, cette quête ardente de l'invisible -, nul ne peut l'entendre, non seulement sans être bouleversé, mais sans s'interroger soi-même du plus profond de sa chair et de son esprit.
Ce que dit Hugues de Montalemebert remet tout en question.

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